Filles d’Emily Carr

Collectif de femmes artistes du Nord de l’Ontario

Suzette B & W

Photo de l’artiste peintre Suzette Hébert-Downey, à l’époque de la fondation des Filles d’Emily Carr*, autorisation de Suzette Hébert-Downey.

« Nous étions fascinées par Emily Carr, son histoire et son œuvre. Emily était notre muse, notre inspiration. […] Nous étions, comme elle, des femmes qui voulaient s’épanouir en tant qu’artistes ».

Suzette Hébert-Downey,  Fragments de Temps, p. 69-70

Un an après la première Année internationale des femmes (1975),  l’artiste peintre Suzette Hébert-Downey de Longlac a formé un collectif d’artistes — quatre femmes du Nord — Suzette, Linda, Bérengère et Florence deviennent, en 1976, les Filles d’Emily Carr.

Dès sa formation, la collective s’était donné comme mandat de promouvoir leurs œuvres en planifiant des expositions partout en province. Puisque les membres souhaitaient ardemment ajouter une cinquième personne au groupe — de préférence une artiste autochtone de la région — elles ont choisi de s’appeler le Northern Ontario Group of Five auprès du public anglophone. Mais en dépit de tous leurs efforts, la cinquième place est demeurée inoccupée jusqu’au moment de la dissolution du groupe cinq ans plus tard.

Malgré des parcours fort différents, chacune de ces artistes portait en elle la passion des couleurs, des textures, des villages et des paysages. Ensemble, elles ont étudié, discuté, suivi des formations, peint et exposé leurs œuvres. Ensemble, elles ont ouvert les horizons pour les femmes artistes du Nord de l’Ontario.

Leur première exposition s’est tenue au sous-sol de l’église Saint-Pie X à Hearst le 17 juin 1976. les Filles d’Emily Carr ont immédiatement connu le succès ! La communauté s’est montrée intéressée et les artistes se sont épanouies sous le regard et le soutien de leur entourage. Pendant quelques années, les expositions se sont multipliées, les projets aussi, mais des changements majeurs sont survenus dans la vie de certaines des membres, et la collective a dû, avec regret, tirer sa révérence en 1981.

Note historique : Les membres des Filles d’Emily Carr étaient Suzette Hébert-Downey, native d’Hallébourg, habitant à Longlac, Linda Rousek de Manitouwadge, Bérengère Leduc-Germain, native de Kapuskasing, habitant à Hearst et Florence Dupéré-Bélanger, native de Mont-Carmel au Québec, ayant émigré en Ontario en 1957. En 1996, Florence a dessiné un voyageur en canot du temps de la traite des fourrures pour la municipalité de Mattice-Val Côté. Son dessin a servi de modèle et d’inspiration pour la réalisation de la sculpture de Denys Happell, érigée un an plus tard près de la rivière Missinaïbi, à l’entrée de Mattice-Val Côté. Une seule artiste du groupe a continué son oeuvre artistique jusqu’à ce jour. Vous pouvez lire le profil de Suzette Hébert-Downey sur ce blogue — une artiste du Nord ontarien qui vit de son art depuis plus de 45 ans.

FILLES D'EMILY CARR (Les), fiche-photo, artistes, Longlac, 1976-1981

Les Filles d’Emily Carr, Longlac, 1976-1981

* Emily Carr est une artiste lauréate de la côte ouest canadienne née à Victoria en 1881. Elle a pris ses premières leçons de dessin dès l’âge de 9 ans. Elle eut beaucoup de difficulté à gagner sa vie en tant qu’artiste, et pour subvenir à ses propres besoins, elle a donné des leçons, dessiné des caricatures pour les journaux, fabriqué des souvenirs touristiques et tenu une pension de famille. Ce n’est qu’en 1927 qu’elle a commencé à être reconnue. Son style et sa conception de l’art ont fait d’elle la plus célèbre femme peintre du Canada. Emily a travaillé de près avec le célèbre Groupe des Sept. Malgré un talent indéniable, elle n’a jamais pu faire partie du Groupe des Sept, en partie parce qu’elle était une femme. Son courage et sa ténacité de poursuivre sa carrière à une époque difficile pour les femmes ont inspiré des générations d’artistes et de peintres, dont les Filles d’Emily Carr à Longlac…

Références : Livre Fragments de Temps, écrit par Marlène Bélanger, publié aux Éditions Cantinales, 2010       escapenorth.com/suzetag/suzetag.html  www.mta.ca

Certification 2013

Laurette Larocque-Laboret

Pionnière, développement du Moyen Nord, enseignante, organisatrice communautaire, fondatrice d’une société historique, militante pour les droits francophones, bénévole d’exception

Laurette Larocque

Photo : remerciements chaleureux à Jovette Landry

Née dans une famille pionnière de North Bay en 1912,  Laurette est la fille de Joseph Onésime Larocque et de Delia Gratton.

Elle a fréquenté l’école publique #2 de Widdifield, devenue par la suite l’école St-Jean-de-Bréboeuf.

Elle a été la première élève de son école à réussir les examens qui ouvraient les portes aux études secondaires (l’examen Entrance).

Laurette a étudié chez les Filles de la Sagesse et a obtenu son diplôme d’enseignement en 1929 à l’école modèle de Sturgeon Falls (l’ancêtre de l’École normale).

Elle a entrepris sa carrière d’enseignante à Azilda, puis à l’école St-Vincent-de-Paul de North Bay. En 1937, elle a assumé le poste de présidente de l’Association des professeurs de l’Ontario pour la région du Nipissing.

En 1940, Laurette est allée faire son École normale à l’Université d’Ottawa, mais étant donné des circonstances familiales éprouvantes, elle a dû quitter l’enseignement. C’est alors qu’elle a travaillé au bureau d’Assurance-chômage, où on lui a conféré la responsabilité du placement des femmes au travail.

En 1945, elle a épousé Alexandre Laboret, un vendeur grossiste de North Bay qui est décédé 4 ans plus tard. Laurette s’est alors dévouée à différents mouvements sociaux, éducatifs, culturels et religieux francophones à North Bay, tout en élevant sa fille.

Pendant 15 ans, elle s’est occupée de l’organisation du Festival de musique à North Bay. Elle a également été active au sein de l’Association Parents-Instituteurs (A.P.I.), de 1950 à 1966, d’abord à titre de vice-présidente locale, puis présidente régionale et membre de l’exécutif provincial.

Après 20 ans d’absence de l’enseignement, Laurette a repris l’enseignement en 1960. Elle a joué un rôle important dans la création et l’enseignement des «Jardins d’enfants» dans les écoles à cette époque.

Pendant les années 70, elle a travaillé au ministère de l’Éducation, ce qui l’a amenée à visiter toutes les écoles de Gravenhurst à Hearst sur une période de six ans. Elle a pris sa retraite de l’enseignement en 1976.

Tout au long de sa vie, Laurette a poursuivi son implication communautaire. Elle a été présidente des Enfants de Marie de la paroisse St-Vincent-de-Paul et membre de l’exécutif de la Bibliothèque municipale de North Bay où elle a réussi à faire augmenter l’achat de livres français.

Elle a également été membre du Conseil d’administration de l’A.C.F.O. pendant trois ans et membre de la Fédération des femmes canadiennes-françaises (F.F.C.F.).

L’une de ses grandes contributions est d’avoir cofondé la Société historique du Nipissing en février 1979, dont elle a été la première présidente jusqu’en 1987. Au cours des années 70, elle a présenté une pétition au Conseil de la ville de North Bay pour donner à certaines rues des noms canadiens français. C’est avec beaucoup d’effort et d’insistance que les noms suivants apparaissent sur certaines rues de la ville de North Bay : Chapleau, Cholette, Larocque, Marceau et Dicaire.

La carrière de Laurette a été couronnée de distinctions. En 1966, elle a été décorée du mérite scolaire franco-ontarien par l’Association canadienne-française d’Éducation d’Ontario.

En 1988, elle a reçu la médaille et le diplôme décernés par le ministère des Affaires civiques et culturelles pour services bénévoles rendus à la communauté.

En 1993, à l’occasion du 125e anniversaire de la Confédération, elle a reçu la médaille du Gouverneur général du Canada pour ses innombrables services rendus à la communauté francophone de North Bay.

Elle est décédée en 1999.

Références : Document «Notre histoire, 1979-1989», Société historique du Nipissing, Document »Biographies 98-99» préparé par la Société historique du Nipissing (date inconnue, ourontario.ca)  ourontario.ca/nipissingouest; findagrave.com

NDLR: J’ai rédigé ce résumé à partir de sources fiables et au meilleur de mes connaissances. Dans toutes les instances possibles, je tente de faire valider le contenu auprès de la personne ou de sa famille  lorsqu’il est possible de le faire. Toutefois, s’il contient des erreurs, n’hésitez pas à m’en faire part. 

Filles de la Sagesse — Éducatrices

« Les Filles de la Sagesse œuvrant en éducation ne font pas qu’espérer créer une entreprise, publier une œuvre, ouvrir une route portant leur nom. Elles savent les chemins de patience, de bonté, de don joyeux qu’il a fallu ouvrir pour que des jeunes prennent la direction de leur vie et, à leur tour, balisent des voies nouvelles pour les générations à venir. » 

Extrait d’un article tiré de la fiche #10 du dossier de presse composé à l’occasion du 125e des FDLS, rédigé en collaboration sous la responsabilité de Carmen Bussière

Femmes d’engagement et d’audace, les origines fondatrices des Filles de la Sagesse remontent à 1703 en France. Depuis leur fondation, les religieuses de la congrégation ont foulé le sol de 25 pays répartis sur 5 continents. C’est en 1884 qu’elles sont arrivées au Canada pour poursuivre leurs nombreuses œuvres, dont celle d’ouvrir le chemin des générations en éducation franco-ontarienne.

À partir de 1904, elles ont œuvré comme éducatrices dans les villes et villages de l’Ontario français, dont plusieurs étaient dans le Nord de l’Ontario : Sturgeon Falls, Cache Bay, Field, Lavigne, Alban, Azilda, Espanola, North Bay, Astorville, Massey, Blind River, Sault-Sainte-Marie, Dubreuilville, Elliot Lake, Timmins, Sudbury, et aussi ailleurs en Ontario dont Lefaivre, Ottawa, Orléans, Vanier, Welland et Toronto.

Les débuts en enseignement ont été difficiles pour elles à cette époque étant donné la pauvreté, la maladie, les moyens didactiques rudimentaires et les lois contraignantes pour l’éducation. C’était à l’époque du Règlement 17 où la loi en Ontario interdisait l’enseignement en français dans les écoles ! Ayant l’éducation en français à cœur, les Filles de la Sagesse ont trouvé des moyens créatifs pour sauvegarder la culture et la langue française malgré le Règlement 17.

C’est en ajoutant des cours de musique, de chant, de couture, de diction, de théâtre, d’éducation physique, des cours de secrétariat et des voyages éducatifs EN FRANÇAIS que les Filles de la Sagesse ont pu outiller la communauté francophone contre l’assimilation.

Les orphelinats dont s’occupaient les religieuses ont été éventuellement remplacés par des écoles primaires, et plus tard, se sont ajoutées également les écoles secondaires (pensionnats et externats) à Blind River, Sturgeon Falls, Lefaivre, Sault-Sainte-Marie et Ottawa. Une des écoles modèles de l’Ontario — l’ancêtre de l’École normale —  a vu le jour à Sturgeon Falls en 1912 sous l’égide des Filles de la Sagesse.

Écoles des Filles de la Sagesse dans le Nord de l’Ontario (liste partielle) :

  • Pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes, Sturgeon Falls, 1904
  • École Saint-Joseph, Sturgeon Falls, 1904
  • École modèle, Sturgeon Falls, 1912
  • École Saint-Ignace, Sault-Sainte-Marie, 1914
  • École Saint-Joseph, Blind River, 1929
  • Couvent Notre-Dame, Sault-Sainte-Marie

Références : Bulletin Écho Écho Écho, Janv.-Fév.-Mars 2010 / Numéro 25, Filles de la Sagesse du Canada; http://www.sagesse.ca; crccf.uottawa.ca; francoidentitaire.ca.

NDLR : J’ai rédigé ce résumé à partir de sources fiables et au meilleur de mes connaissances. Dans toutes les instances possibles, je tente de faire valider le contenu auprès de la personne ou de sa famille  lorsqu’il est possible de le faire. Toutefois, s’il contient des erreurs, n’hésitez pas à m’en faire part. 

Denyse (Boulanger) Culligan

Femme d’affaires, chef de file pour les services et les droits des communautés francophones du Nord-Ouest

Denyse BC

(Photo: courtoisie de l’Association des Francophones du Nord-Ouest de l’Ontario, au centre).

Après une longue carrière comme femme d’affaires, Denyse s’est dévouée à la reconnaissance des droits des communautés francophones du Nord-Ouest de l’Ontario. Depuis plusieurs décennies, elle oeuvre également pour la cause des femmes à Thunder Bay.

Entre autres, au cours des 30 dernières années, Denyse a fait partie d’un comité consultatif de la Direction générale de la condition féminine de l’Ontario pour la prévention de la violence conjugale. Elle a également fait partie du conseil d’administration d’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes, en plus de fonder et diriger le Centre des Femmes francophones du Nord-Ouest de l’Ontario.

De 2004 à 2009, elle a été membre du Comité consultatif provincial sur les Affaires francophones, représentant la région Nord. Ce comité conseille le gouvernement sur l’élaboration des stratégies, l’établissement des priorités et la création des programmes qui touchent la communauté francophone, ainsi que sur la planification et la prestation des services gouvernementaux en français.

Elle a été présidente de l’Association des francophones du Nord-Ouest de l’Ontario, où elle a siégé, notamment au Comité consultatif pour les services en français et au Comité consultatif sur l’immigration francophone.

Vous pouvez lire un texte écrit par Denyse sur les services en français à Thunder Bay en cliquant sur ce lien.

Sa carrière est couronnée de distinctions. Elle a été nommée chevalier de l’Ordre de la Pléiade en 2006. Cet ordre a pour but de reconnaître les contributions de citoyens qui participent au développement et au bien-être des communautés francophones dans leur région.

En 2010, elle a été reçue membre de la Compagnie des Cent-Associés francophones, un organisme qui rend hommage aux Canadiens et aux Canadiennes qui témoignent des plus hautes qualités de civisme, et qui contribuent d’une manière exceptionnelle à la promotion et à l’enrichissement de la vie française en Amérique du Nord.

En 2011, l’Association des francophones du Nord-Ouest de l’Ontario (AFNOO) a créé le Tournoi de golf de la francophonie « Denyse Culligan » en son honneur.

Depuis trois décennies, Denyse travaille également à l’ouverture d’un dialogue d’inclusion sur les questions de l’orientation sexuelle et des droits des gais et lesbiennes. Elle a été active au sein de la Collective lesbienne de l’Ontario, une collective qui a pour but de contribuer au mouvement associatif francophone et revendiquer les droits des lesbiennes. Denyse a également été active au sein de l’organisme AIDS Committee of Thunder Bay.

Vous pouvez visionner plusieurs extraits d’entrevues où elle présente ses réflexions sur des questions d’appartenance, d’engagement et de vécu de l’homosexualité en milieu minoritaire. Les entrevues font partie des Histoires de fiertés publiées sur le site http://www.projetmemoire.ca. Ce projet s’est mérité le Prix du patrimoine Roger-Bernard 2013, remis par le Regroupement des organismes du patrimoine franco-ontarien (ROPFO) le 21 février dernier. 

Dans l’extrait ci-dessous (2:19 min), Denyse communique sa réalité par rapport à son engagement dans les deux causes, soit la défense des droits des francophones à Thunder Bay, et celle de la promotion des droits des gais et lesbiennes.

Références : afnoo.org   lexpress.to   Actes du collcoque Relevons le défi de l’intervention féministe !  ofa.gov.on.ca  projetmemoire.ca  radio-canada.ca (Grands Lacs Café, 11 février 2012)

Certification 2013

Marguerite Martel

Enseignante, pionnière en éducation pour les difficultés d’apprentissage, chef de file pour la francophonie, bénévole

M.Martel

Photo : Société historique du Nipissing

Née Marguerite Corbeil à Corbeil en Ontario en 1925, Marguerite a fréquenté l’école élémentaire Ste-Jeanne d’Arc de Bonfield, et par la suite, le Pensionnat du Sacré Cœur d’Ottawa pour terminer son secondaire.

En 1941, Marguerite a poursuivi ses études à l’École normale d’Ottawa, et est revenue dans le Nord pour y enseigner dans une petite école de campagne à Nosbonsing.

En 1943, la famille de Marguerite s’est installée à North Bay, où elle a enseigné à l’école St-Jean-de-Bréboeuf, une école rurale qui lui demandait 90 minutes de marche matin et soir pour se rendre au travail.

En 1945, Marguerite a épousé Normand Martel et jusqu’en 1954, elle s’est consacrée à élever sa famille.

Elle est retournée à l’enseignement en 1954. tout en poursuivant ses études en vue d’obtenir son diplôme de 13e année et son spécialiste en éducation spéciale (difficultés d’apprentissage).

Cette spécialisation la mènera au poste de personne-ressource dans les cinq écoles de North Bay à l’époque. Marguerite a mis sur pied le service à l’élève en difficulté d’apprentissage et fut l’une des premières a assurer la formation du personnel enseignant dans ce domaine en Ontario français.

En 1972, elle a obtenu son baccalauréat, et a donné des cours aux enseignantes et enseigants à Sudbury, Timmins, Ottawa et North Bay.

Elle a été présidente de l’AEFO locale en 1967 et présidente provinciale en 1978-79. Pendant 8 ans, elle a fait partie du Bureau des gouverneurs de la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario.

Elle a également siégé à l’Association canadienne d’éducation de langue française. Après une carrière de 34 ans en éducation, Marguerite a pris sa retraite de l’enseignement en 1983.

De 1979 à 1991, elle a participé à un projet du ministère de la Justice canadienne (libération conditionnelle). Elle a joué un rôle clé lorsque la Loi 8 est entrée en vigueur en assurant la traduction, la rédaction et l’adaptation des documents pour les détenus francophones pendant de nombreuses années.

Sa carrière a été couronnée d’honneurs et de distinctions. Elle a été décorée du Mérite franco-ontarien en 1968 par l’ACFEO (maintenant ACFO), est membre à vie du Conseil des enseignantes et enseignants du Nipissing, a été décorée du Mérite franco-ontarien en éducation en 1984, et a été décorée par le ministère de la Justice canadienne (Achievement Award) en 1991. En 2011, elle a été récipiendaire de l’Ordre de la Pléiade à l’âge de 86 ans pour l’ensemble de sa contribution à la francophonie ontarienne.

Marguerite s’est dévouée à plusieurs causes tout au long de sa vie y compris la paroisse St-Vincent-de-Paul, le Bureau de direction des Compagnons des francs loisirs à North Bay (qu’elle a cofondé en 1963), la Fédération des aînés franco-ontariens, l’Amicale de la place Richelieu, ainsi que 13 années à titre de conseillère scolaire. Elle a même été la première femme à être le bonhomme Carnaval lors du Carnaval des Compagnons à North Bay en 1966 !

Marguerite Martel est décédée le 29 janvier 2014.

Note historique : Le village de Corbeil a été nommé pour le grand-père de Marguerite Corbeil, soit Jean-Baptiste Corbeil, l’un des premiers pionniers arrivés en 1892 d’Orléans, Ontario.

Références : northbaynipissing.com  En bref (AEFO), no 632, 2 mai 2011   Document biographique préparé par la Société historique du Nipissing (date inconnue, ourontario.ca)  radio-canada.ca (Boréal Express 3 mai 2011)

NDLR: J’ai rédigé ce résumé à partir de sources fiables et au meilleur de mes connaissances. Dans toutes les instances possibles, je tente de faire valider le contenu auprès de la personne ou de sa famille  lorsqu’il est possible de le faire. Toutefois, s’il contient des erreurs, n’hésitez pas à m’en faire part. 

 

Béatrice Rouleau Boulay

Pionnière du Nouvel-Ontario, développement du Moyen-Nord, femme d’affaires

Boulay

Photo : avec l’autorisation de la Bibliothèque publique du Grand Sudbury

«[Béatrice] était énergique, et soit dit en passant, l’homme d’affaires qu’on ne jouait pas»

— Gilberte Proux, petite-fille de Béatrice Rouleau (nosracines.ca).

Née à St-Anaclet en 1836 dans le comté de Rimouski au Québec, Béatrice a quitté sa terre natale en 1882, accompagnée de son mari Joseph Boulay et de six de leurs enfants.

La famille a traversé le Québec, et s’est  arrêtée, par la suite en Ontario, à Cornwall, pour y travailler dans les usines de coton.

Onze mois plus tard, la famille a quitté Cornwall pour Montréal, où ils sont demeurés pendant 6 mois. Attirée par la promesse d’un avenir meilleur dans le Nord de l’Ontario, la famille Rouleau-Boulay a repris la route, cette fois vers le Nouvel-Ontario.

Béatrice et sa famille sont arrivées en terre nord-ontarienne à Stinson Pit (30 km de Sudbury) en février 1884, et en mai de la même  année, la famille nomade a élu domicile permanent à Sudbury.

La famille Rouleau-Boulay est considérée comme étant l’une des premières familles pionnières canadiennes-françaises de Sudbury, sinon la première. Joseph y a d’ailleurs construit la toute première maison sur la rue Spruce.

Béatrice, femme d’affaires dans l’âme, eut l’idée dès le départ d’ouvrir sa maison aux ouvriers et aux voyageurs qui lui versaient une pension de 25 cents par nuit pour dormir sur le plancher d’une grande pièce de la maison, rebaptisée « le dortoir » — la première maison de pension à Sudbury.

L’entreprise a porté ses fruits et, sept ans plus tard, Béatrice a pu faire construire une grande maison de pension (3 étages) avec les profits de sa première entreprise. Ces argents lui ont non seulement permis de voir aux besoins de la famille et à l’entretien de la maison, mais Béatrice a pu faire éduquer ses filles au couvent des Sœurs de l’Assomption à Nicolet.

Béatrice a continué à faire fleurir son entreprise au point où ses économies lui ont permis d’acheter des terrains et de faire construire plusieurs maisons. Entre autres, elle a acheté cinq terres dans la première concession du canton de Garson pour y établir ses enfants.

Béatrice est décédée à Sudbury en 1919.

Références :  «Familles pionnières : leur odyssée, leur enracinement», Société Historique du Nouvel-Ontario Collège du Sacré-Coeur, Sudbury 1944 (noracines.ca); «La première maison de pension», Le Voyageur, 3 décembre 2008 (C. Pilon).

NDLR: J’ai rédigé ce résumé à partir de sources fiables et au meilleur de mes connaissances. Dans toutes les instances possibles, je tente de faire valider le contenu auprès de la personne ou de sa famille  lorsqu’il est possible de le faire. Toutefois, s’il contient des erreurs, n’hésitez pas à m’en faire part. 

Mérite franco-ontarien

« Les personnes qui reçoivent cette décoration* ont fait preuve de créativité dans leur domaine d’activités, ont pris des initiatives intéressantes dans le domaine de l’enseignement ou au service de l’Association, ont démontré l’excellence de leur travail durant plusieurs années au niveau de l’école, de la communauté ou du ministère de l’Éducation, […] ont déployé des efforts continus au service de l’éducation ou de leurs collègues, ont contribué à la promotion de la francophonie ontarienne ».

L’Association des enseignantes est des enseignants franco-ontariens (AEFO) 

* * *

L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) compte 9 500 membres et représente les enseignantes et les enseignants des écoles élémentaires de langue française de l’Ontario.

Depuis 1977, l’AEFO remet la décoration du Mérite franco-ontarien, une distinction qui met en lumière la contribution des individus qui se sont distingués selon deux catégories :

  1. contribution exceptionnelle à l’éducation franco-ontarienne;
  2. engagement exceptionnel à l’AEFO.

Quinze Franco-Ontariennes du Nord ont été décorées du Mérite franco-ontarien. Elles sont :

  • Marie Duhaime, North Bay, 1978
  • Aline Plouffe, Timmins, 1980
  • Léa Blake, Sudbury, 1981
  • Yvonne LeBel, Kirkland Lake, 1982
  • Marguerite Martel, North Bay, 1984
  • Lucille Ladéroute, Blind River, 1988
  • Blanche Boissonneault-Doucet, Hearst, 1989
  • Dolorès Grenon, Cochrane, 1996
  • Hélène Gravel, Sudbury, 1999
  • Michèle Chrétien, Kirkland Lake, 1999 (Engagement exceptionnel à l’AEFO)
  • Jacqueline Lévesque, Timmins, 2000 (Engagement exceptionnel à l’AEFO)
  • Diane Y. Chénier, Timmins, 2004 (Engagement exceptionnel à l’AEFO)
  • Hélène Dallaire, Sudbury, 2008
  • Nicole Gravelle, Sudbury, 2010
  • Micheline Duguay-Lévesque, Windsor, 2011

Sur ce blogue, vous pouvez lire plusieurs profils de récipiendaires du Nord de l’Ontario qui ont reçu le Mérite franco-ontarien.

Note historique : Il existe une autre décoration qui a été remise à des enseignantes et des enseignants à partir des années 50, soit le Mérite scolaire franco-ontarien. Cette décoration a été remise, entre autres, à Gaëtane Vézina en 1951 pour son travail éducatif auprès des jumelles Dionne. Mais selon les informations obtenues auprès de l’AEFO en 2013, il ne s’agit pas du même Mérite, ce qui explique le fait que la liste ci-dessous  prend son point de départ en 1977 seulement.

*Je tiens à remercier le personnel de l’AEFO, ainsi que certains membres retraités de l’AFEO, de leur précieuse collaboration.

Références : aefo.on.ca; Communiqué AEFO : Une enseignante de Sudbury à l’honneur (15.03.10)

Certification 2013

Rita (Ouellette) Tremblay

Pionnière, musicienne, bénévole d’exception

Rita Tremblay

Rita Ouellette est née à Bonfield, dans le district de Nipissing, en 1922.

Jusqu’à l’âge de 12 ans, elle a étudié à l’école Ste Jeanne d’Arc de Bonfield avec les religieuses qui l’ont initiée au chant et à la musique.

En 1934, alors qu’elle avait 12 ans, sa famille est déménagée à Harty Station (maintenant connu sous le nom de Harty). Étant la deuxième d’une famille de onze enfants, Rita a appris très jeune à travailler au magasin général et au bureau de poste qui appartenaient à son père, Mathias Ouellette.

Sa soif d’apprendre la conduit à suivre des cours de piano. Elle devait marcher trois milles à toutes les semaines pour ses cours chez Mme Durette à Lost River, mais Rita était déterminée.

À la demande du Père Tardif à Harty, elle a joué la messe du dimanche de l’Ascension pour la première fois à l’âge de 15 ans. Sans le savoir, Rita entreprenait alors une carrière dans la musique liturgique qui allait se poursuivre toute sa vie durant.

Elle a épousé Paul René Tremblay en 1941. Elle a élevé sa famille de 13 enfants, tout en continuant d’offrir ses talents de musicienne à la communauté. À l’orgue se sont ajoutés l’accordéon et la guitare, et le chant en duo à des mariages avec sa sœur Georgette.

Sa carrière de musicienne l’a fait voyager le long de la Route 11 — de Jogues à Smooth Rock Falls, Rita a fait résonner les orgues de toutes les paroisses au cours de sa longue carrière de service aux églises qui s’est prolongée pendant 72 ans !

Rita était également fièrement engagée dans sa communauté où elle a fait partie de de l’U.C.F.O. et du Club des Ainés de Val-Rita-Harty pendant plus de 20 ans.

En 1973, elle a organisé le premier bazar paroissial à Harty dans le but d’aider à subvenir aux besoins de la paroisse, et en 1982, elle a présidé les Fêtes du 50e anniversaire de sa paroisse.

Rita fut honorée maintes fois en reconnaissance de ses services à la communauté. En 1984, la province de l’Ontario l’a honorée de la médaille Fêtons ca ensemble. En 1988, la paroisse St-Stanislas de Harty a également organisé une grande fête pour célébrer ses 50 ans de service à titre de musicienne.

En 1997, Rita a reçu un hommage inattendu. Elle a été décorée de la médaille Benemerenti décernée par le Pape Jean Paul 11. Cette médaille reconnaît les personnes qui se distinguent de façon particulière par les services qu’elles ont rendus à leur église. Rita était la deuxième personne du diocèse de Hearst à recevoir cet hommage.

Elle est décédée en 2010 à Kapuskasing.

Note historique : La paroisse St-Stanislas à Harty a célébré sa dernière eucharistie en décembre 2011.

Références : profil préparé à partir d’un texte soumis par la fille de Rita, Pauline Tremblay Guindon (merci)  radiocanada.ca

Certification 2013

Léocadie Turgeon

Pionnière du développement du Nord, femme d’affaires

« Si toutes les femmes avaient combattu le feu comme [Léocadie Turgeon], elles auraient sauvé la ville ».

— Gus MacManus, maire de Grant (maintenant Hearst)  au moment du grand feu de 1914

Née en 1883 à Saint-Ange-de-Ham-Nord au Québec, Marie Vitaline Léocadie Beaudoin a élu domicile avec son conjoint Pierre Turgeon, à Hearst, en juin 1912.

Après avoir quitté sa terre natale, Léocadie a d’abord vécu et travaillé aux États-Unis avant de se marier en 1899 à l’âge de 16 ans. Par la suite, le couple Turgeon a vécu dans les Laurentides, puis ensuite à Cobalt, à Cochrane, à Val Gagné (appelé Nushka à l’époque), à Matheson, et enfin, à Hearst (appelé Grant à l’époque).

Au début des années 20, tout était à faire dans le Nord de l’Ontario, et comme le précise Gérard Payeur de l’Écomusée de Hearst— ce n’était pas un pays pour les paresseux et les peureux, seuls les plus forts et les plus débrouillards y arrivaient.

Léocadie était une bâtisseuse et une défricheuse qui n’avait pas froid aux yeux. Peu de temps après son arrivée en terre nord-ontarienne, elle a tenu une maison de chambres à trois étages sur la rue Front à Hearst (Hôtel Windsor). Éventuellement, le couple a acheté un des premiers terrains à St-Pie-X (appelé MacManusville à l’époque) où ils ont construit une ferme.

En 1914, un grand feu a ravagé la ville au complet, y compris leur hôtel de la rue Front. Léocadie a cependant réussi à sauver la maison de ferme, faisant de cette maison la seule habitation encore debout après l’incendie. Léocadie y a accueilli les rescapés du feu.

Par la suite, elle et son conjoint ont bâti une nouvelle maison de chambres sur la rue Front, que Léocadie a vendue en 1949 lorsqu’elle est devenue veuve. Elle est décédée à Hearst en 1984 à l’âge de 101 ans.

Témoin d’une époque riche en développement et en rebondissements de 1922 à 1984, les mémoires de Léocadie font partie du folklore local et du patrimoine franco-ontarien.

Non seulement a-t-elle participé à l’émission Villages et visages sur les ondes de TFO en 1976, mais son histoire de pionnière a également été racontée dans le livre Gens de chez nous, publié aux Éditions Cantinales en 1997.

Gens de chez nous

Références : ecomuseedehearst.ca (chronique #27, Gérard Payeur)  lenord.on.ca

NDLR: J’ai rédigé ce résumé à partir de sources fiables et au meilleur de mes connaissances. Dans toutes les instances possibles, je tente de faire valider le contenu auprès de la personne ou de sa famille  lorsqu’il est possible de le faire. Toutefois, s’il contient des erreurs, n’hésitez pas à m’en faire part. 

Jocelyne Villeneuve

Auteure, pionnière du haïku canadien-français, bibliothécaire

Les érables en feu.
Ma main ralentit sa marche
sur la page blanche. 

Jocelyne Villeneuve, poème haïku

http://terebess.hu/english/haiku/villeneuve.html

Jocelyne Villeneuve

Photo : avec l’autorisation des Éditions Prise de parole

Née à Val d’Or au Québec en 1941, Jocelyne a vécu à Sudbury à partir de 1953.

Elle a fait des études à l’Université Laurentienne, d’où elle a obtenu un baccalauréat ès arts en économie en 1962.

Elle a également obtenu un diplôme en bibliothéconomie de l’Université d’Ottawa (1964), et  une spécialisation en littérature de l’Université Laurentienne (1973).

À partir de 1964, Jocelyne a travaillé à titre de bibliothécaire à l’Université Laurentienne, et ensuite, comme chef au service des acquisitions.

Victime d’un grave accident en 1967 qui l’a rendue quadriplégique, elle a dû quitter son poste à l’université. C’est alors qu’elle a réorienté sa carrière vers l’écriture.

Par des conséquences tragiques, Jocelyne a consacré les prochains 30 ans de sa vie à l’écriture. Elle a été l’une des premières écrivaines contemporaines à s’intéresser à la littérature jeunesse en Ontario français.

Auteure prolifique, elle s’est aussi intéressée à la poésie, au conte, à la nouvelle et au récit légendaire, publiant une douzaine d’ouvrages entre 1977 et 1998.

Son premier livre a été publié en 1977 aux Éditions Prise de parole à Sudbury. Ce  roman Des gestes seront posés a le mérite d’être le premier livre publié par une femme aux Éditions Prise de parole, une institution franco-ontarienne fondée en 1973.

Ses ouvrages les plus connus sont deux contes parus aux Éditions Prise de parole: Nanna Bijou: le géant endormi (1981) et La Princesse à la mante verte (1983). Ces deux ouvrages ont aussi paru en langue anglaise chez Penumbra Press.

Jocelyne a publié plusieurs livres pour enfants, dont Contes des quatre saisons (Héritage, 1978), La Ménagerie (Plaines, 1985), Contes de Noël (Plaines, 1987), ainsi que Le Geai bleu et le papillon (Vermillon, 1992).

On lui doit aussi Le Coffre (Prise de Parole, 1979), Terres des songes (Vermillon, 1986), Les Friperies (Prise de Parole, 1989) et Vie première (Meera, 1992). Plusieurs extraits de ses ouvrages ont été diffusés sur les ondes de Radio-Canada.

Jocelyne fait figure de pionnière au Canada français dans le domaine littéraire du haïku — une forme poétique d’origine japonaise à forte composante symbolique. Elle est la deuxième femme francophone au Canada à avoir publié des poèmes haïku, et la première à le faire en Ontario français en 1980.

Ses haïkus ont paru dans diverses revues et anthologies au Canada, aux États-Unis et au Japon. Elle a publié trois recueils de haïkus, soit La Saison des papillons (Naaman, 1980), Feuilles volantes (Naaman, 1985) et Marigolds in Snow (Penumbra, 1993). Elle a également laissé un recueil inédit intitulé Bagatelles.

Depuis 2012, Haïku Canada décerne un prix en son honneur. Le Prix Jocelyne Villeneuve est réservé aux auteurs de haïku francophone.

Jocelyne est décédée à Sudbury en 1998. Vous pouvez lire un portrait d’artiste publié à son sujet dans la revue Liaison en 1992.

Note historique : La première femme à avoir publié de la poésie haïku en français au Canada est  Simone Routier, native de la ville de Québec. C’était en 1928 — L’Immortel adolescent.

Références : prisedeparole.ca; terebess.hu; tess-in-the-west.xanga.com; lexpress.ca ahapoetry.com; haikucanada.org; http://library.laurentian.ca.

Villeneuve_Jocelyne

NDLR: J’ai rédigé ce résumé à partir de sources fiables et au meilleur de mes connaissances. Dans toutes les instances possibles, je tente de faire valider le contenu auprès de la personne ou de sa famille lorsqu’il est possible de le faire. Toutefois, s’il contient des erreurs, n’hésitez pas à m’en faire part.